Pour les articles homonymes, voir Pierre Denis (homonymie).
Pierre Denis dit
Per Denez, est né le
3 février 1921 à
Rennes, écrivain breton.
Parcours
Il a été d’abord enseignant d'anglais à
Douarnenez.
Bernard Le Nail précise qu'en raison de ses engagements bretons, il fut au début de sa carrière, « exilé » à
Périgueux. Il est enseignant de
Breton à l’Université de Haute-Bretagne Rennes-2 où il est resté 21 ans. En
1981, grâce à son action, la licence de breton est créée, sur décision personnelle du nouveau président de la République,
François Mitterrand.
Président du Conseil scientifique et d'animation de l'Institut culturel de Bretagne depuis 1984. Président de la fédération des associations de langue bretonne, Kuzul ar Brezhoneg. Président du Comité de soutien à la liste Union démocratique bretonne, aux élections régionales de 1998. En mars 1999, il donne pour le journal Armor Magazine afin d'élire le Breton ayant le plus oeuvré pour la Bretagne au cours des trente dernières années les noms de Jean-Michel Kernaleguen et Christian Le Bihan, militants du Front de Libération de la Bretagne. Sa méthode de Breton, comme celle de Roparz Hemon comporte des erreurs selon Jean-Claude Miossec.
Culture bretonne
Pierre Denis a fondé plusieurs revues (
Kened,
Ar Vro en
1959...) et a dirigé la revue
Hor Yezh et la maison d'édition Mouladurioù Hor Yezh. Docteur
honoris causa de l'université nationale d'Irlande.
Lukian Kergoat lui succède à la tête du Département de Celtique de l'Université de Rennes 2 en 1990. Son fils Gwendal Denez participe à ce département.
Distinctions
Il est désigné Breton de l'année par armor magazine en 1981. Chevalier de la croix San Jordi. Il a reçu le collier de l'
Ordre de l'Hermine en
1989 à
Nantes ; distinction qui honore, chaque année, quatre personnalités engagées dans le rayonnement de la
Bretagne.
Citations
« En 1944-45 la Bretagne a connu une persécution comme elle n’en avait pas connu depuis la chouannerie… Combien d’étudiants, à
Rennes, allant se promener au Thabor, savent qu’ont été fusillés là, dans le Trou de l’Enfer, des nationalistes bretons, et qu’ils marchent sur une terre sanctifiée par leur sang ? Combien vont fleurir, de temps en temps, la tombe de Léon Jasson, qui fut si heureux de mourir pour la Bretagne ?… Ou celle de Guy Vissault de Coetlogon qui répondit quand il fut condamné à mort : “C’est un honneur, Messieurs”, et qui refusa de tendre la main pour demander pitié ? Les
Irlandais sont fiers de leurs martyrs, de leurs “traîtres” : les Bretons, avec le même goût pour les fêtes de mort, restent frappés d’un sort, honteux : ils n’ont pas encore rejeté de leurs esprits le poids des mensonges français. » Article de
1961 dans la revue
Preder cité par l'historien
Michel Denis.
Publications
- Korf an den (Le corps de l'Homme)1941. Petit manuel d'Anatomie en Breton pour lequel il s'était ingénié à créer des termes mi-savants et mi-goguenards correspondant en breton à "moelle épinière" (mel kern), "cartillage" (bourlas), "clavicule" (trebez), "sacrum" (gouriez), "rotule" (penn-glin). Il y explique également, selon la doctrine officielle alors en vigueur dans l'Instruction Publique, et sans l'esprit critique qui n'était pas de mise à l'époque, qu'il y a trois races et que la race blanche est la plus belle (texte cité par Le Canard enchaîné).
- Kentelioù brezhoneg, Al Liamm, 1971
- Etude structurale d'un parler breton : Douarnenez, thèse (3 vol.), Université de Rennes, 1977
- Glas evel daoulagad c'hlas ha ne oant ket ma re, Al Liamm 1979
- Geriadur brezhoneg Douarnenez, 4 vol., Mouladurioù Hor Yezh, 1980, 1981, 1985
- Hiroc'h eo an amzer eget ar vuhez, Mouladurioù Hor Yezh, 1981
- Evit an eil gwech, MHY, 1982
- Mont war-raok gant ar brezhoneg, MHY, 1987
- Eus un amzer 'zo bet, MHY, 1992
- En tu all d'an douar ha d'an neñv, MHY, 1993
- Yezh ha bro, MHY, 1998. Cet ouvrage rassemble des articles de Per Denez, parus dans des journaux. Il y aborde dans ses articles de combat ou de réflexion des sujets aussi divers que la langue et son enseignement, à l'école ou grâce à Skol Ober, Roparz Hemon, « père de la littérature bretonne moderne » selon Añjela Duval, le monde celtique, surtout l'Irlande, et que la chaîne du Breton ne se brise pas.
- Bretagne et peuples d'Europe, MHY, 1999
- Pour la réédition des contes de Luzel : voir article : Le Monde comme si
Références